Fukushima fait toujours débat
Plus de deux ans après la catastrophe nucléaire qui a frappé le Japon, le désaccord persiste sur les responsabilités, d’autant qu’officiellement, la catastrophe nucléaire n’aurait causé aucun décès. Après la nomination cette semaine de Tokyo ville hôte des Jeux Olympiques de 2020, la débat revient sur le devant de la scène.
De la fumée aurait été vue au-dessus du réacteur numéro 3 ce 12 septembre à Fukushima. Il n’en faut pas plus pour relancer la polémique autour du site nucléaire, quelques jours seulement après la victoire de la candidature nippone pour les JO 2020. Si les experts du CIO ont estimé que la catastrophe nucléaire ne constituait pas un handicap trop important pour priver le pays d’une formidable opportunité de reconstruction, les populations locales, elles, ne sont pas de cet avis. Elles s’estiment mal informées, mal protégées et surtout trahies par un gouvernement. Selon elles, celui-ci a négligé le risque sismique lors de la construction des centrales, puis n’a par la suite pas mesuré l’ampleur des conséquences de la catastrophe. La polémique se joue aussi sur le plan juridique. Hier, se tenait également la première audience du procès intenté par l’Etat nippon à deux dirigeants du mouvement antinucléaire Tento hiroba, qui a planté ses tentes depuis le 11 septembre 2011 en face du symbolique METI (Ministère de l’Economie, l’Industrie, du Commerce).L’Etat japonais, qui n’avait au départ pas souhaité affronter frontalement le groupe de protestataires a finalement fini par porter plainte contre cette occupation illégale.
Les conséquences indirectes de la catastrophe auraient fait, selon la préfecture de Fukushima, près de 1400 morts.
Officiellement, aucun décès n’est associé directement à la catastrophe nucléaire.
Les victimes auraient perdu la vie lors des évacuations forcées mises en place suite au tsunami. Par ailleurs,un rapport de la Commission scientifique des Nations Unies, précise qu’aucune contamination particulière n’est observée parmi les habitants de la zone sinistrée, le taux de cancer de la thyroïde n’est pas plus important qu’ailleurs et n’est pas non plus enclin à le devenir dans les prochaines années. Le Japon aurait donc été victime d’une catastrophe climatique d’une intensité exceptionnelle_ un « worst-case scénario » sinon imprévisible du moins inenvisageable à la construction. Tel est le sens du jugement rendu par le tribunal japonais le , qui n’a pas souhaité poursuivre les dirigeants de Tepco pour « négligence professionnelle »
Avec Istanbul, Madrid et Tokyo dans la short-list, le CIO avait le choix entre une crise politique, économique ou environnementale. Ils ont ainsi jugé que cette dernière était la plus facilement maîtrisable. Attention alors à ce que cette dernière, qui a déjà considérablement impactée l’économie nippone, ne se transforme aussi en crise politique.